La violence envers le territoire représente la violence envers les femmes

Violence against the Land is Violence against Women

 

 

Les industries extractives pratiquent la coupe à blanc, le forage et l'exploitation minière sur ou près des territoires autochtones depuis des générations, ayant de graves conséquences pour l'environnement et les communautés autochtones. 

Lorsque ces industries sont apparues, elles ont provoqué un flux migratoire, principalement de travailleurs masculins qui ont peu de liens avec le territoire ou les communautés locales. Dans le but d'héberger ces travailleurs, les compagnies installent des « campements » temporaires pour hommes, ce qui mène à une augmentation des violences sexuelles, du trafic humain, des meurtres et des disparitions. 

Le ciblage des terres autochtones et celui des femmes autochtones sont deux conséquences de plusieurs générations de violence coloniale. La violence doit cesser.

La violence environnementale engendre la violence envers les femmes

En 2009, la région des sables bitumineux dans le nord de l'Alberta, où l'un des plus grands projets pétroliers industriels d'Amérique du Nord se trouve, était l'endroit ayant le plus haut taux de violence conjugale au pays. Les refuges locaux pour femmes n'étaient pas en mesure de répondre à la demande pour toutes les femmes qui fuyaient la violence. 

Ce type de violence fondée sur le genre a été remarqué dans des lieux de projets extractifs et industriels partout à travers le Canada (comme dans le nord-est de la Colombie-Britannique) et aux États-Unis (par exemple, pendant l'expansion pétrolière à Bakken dans le Dakota du Nord).

Toutefois, ce n'est pas tout. En plus de la menace constante de violence physique au moment où ces projets industriels sont en cours, les femmes font face aux effets néfastes de la pollution toxique longtemps après la fin des activités minières et industrielles ainsi que du forage. Par exemple, à Grassy Narrows, du mercure a été trouvé dans le cordon ombilical de plusieurs mères, les nouveau-nés continuent donc de souffrir des impacts neurologiques de l'empoisonnement au mercure plusieurs décennies après le moment où le déversement de déchets industriels dans leur rivière a eu lieu.

Justice pour les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées

Réclamer notre pouvoir et notre place, un rapport émis en 2019 par l'enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées, estime que des milliers des femmes et de filles autochtones sont disparues ou ont été assassinées au cours des dernières décennies seulement.

Réclamer notre pouvoir et notre place appelle cette violence continue un « génocide basé sur le genre » 

 

  • Il est 12 fois plus probable que les femmes et les filles autochtones soient assassinées ou portées disparues que toute autre femme au Canada.
  • Il est 16 fois plus probable que les femmes et les filles autochtones soient assassinées ou portées disparues que les femmes blanches.
  • 25% des femmes victimes d'homicide au Canada entre 2001 et 2015 étaient des femmes et des filles autochtones.

Le gouvernement a reconnu les conclusions du rapport. Le premier ministre a dit, « Aux femmes et filles autochtones du Canada disparues et assassinées, à leurs familles et aux survivantes — nous vous avons failli. Mais nous ne vous faillirons plus dorénavant ». Des mots puissants. Cela nous mène à la question, quelles sont les mesures prises maintenant pour mettre fin à la violence?

Préjugés de l'action policière et de la couverture médiatique

Jusqu'à maintenant, bien peu de choses ont changé. Malgré cette violence acharnée qui ne cesse pas, le corps policier est très loin d'utiliser autant de ressources pour les cas de femmes autochtones que pour les cas impliquant une femme blanche. 

Un biais similaire existe lorsqu'il est question de la couverture médiatique de ces cas. Les histoires de femmes et de filles autochtones disparues ou assassinées ne sont que très rarement mises à l'avant-plan.

Malgré une forte résistance de principe des communautés autochtones, les industries extractives continuent d'exploiter les territoires et les ressources autochtones, et la violence fondée sur le genre continue de suivre ces industries dans les communautés locales. Des années après la sortie du rapport Réclamer notre pouvoir et notre place, les forces de police à travers le Canada n'ont toujours pas de plan pour coordonner leur approche afin d'enquêter et de mettre fin à cette violence.

Les femmes autochtones sur la première ligne

Malgré des décennies de préjudices infligés à leur territoire et à leurs communautés, et en dépit d'une menace omniprésente de violence, les femmes autochtones sont toujours sur la ligne de front afin de protéger leurs maisons et leurs familles ainsi que leurs terres et leurs cours d'eau. 

Nous devons les soutenir. 

Ce que nous pouvons faire

Les femmes, les familles et les communautés autochtones demandent des réponses, de la responsabilisation et des actions concrètes. 

La violence envers les femmes et envers le territoire doit cesser. Voici certaines actions que vous pouvez entreprendre afin de mieux comprendre le problème et de provoquer un changement nécessaire et attendu.

  • Cherchez un évènement près de chez vous en utilisant #FFADA ou #SoeursVolées et partagez les informations.
  • Visitez MMIWhoismissing, une organisation dirigée à 100% par des personnes autochtones qui tente d'éduquer, de militer et de travailler auprès des familles, des communautés ainsi que de toutes les autres organisations communautaires pour mettre fin à la violence.  
  • Réclamer notre pouvoir et notre place a émis 231 « appels à la justice » :  Nous espérons que vous vous joindrez à nous pour pousser les dirigeants à tous les échelons afin de nous assurer qu'un plan de réparation soit mis en place.  

Le premier ministre a dit, « Je vous donne ma parole que mon gouvernement va donner suite aux appels à la justice énoncés dans le rapport de l’enquête en prenant des mesures concrètes, cohérentes et menées par les peuples autochtones... Nous devons continuer notre travail de décolonisation au sein de nos institutions existantes. » Assurons-nous qu'il tienne sa promesse.