Cindy Blackstock, membre de la Première Nation Gitxsan, a consacré sa vie au bien-être et à la santé des enfants autochtones. Son travail a permis d’exposer les pratiques gouvernementales discriminatoires et marquées par le racisme systémique qui ont eu un effet dévastateur sur la jeunesse, les familles et les communautés autochtones et cela, depuis des générations.
Malgré le fait que son organisation, la Société de soutien à l’enfance et à la famille des Premières Nations, ait obtenu de nombreuses victoires devant les tribunaux et des milliards de dollars en financement, beaucoup de travail reste à accomplir et de nombreuses injustices doivent encore être dénoncées. Nous sommes honorés qu’elle ait pris le temps de discuter avec nous.
Pouvez-vous nous en dire davantage sur votre histoire et votre implication auprès des jeunes autochtones ?
Je suis née en 1964 et j’ai grandi dans la forêt au nord de la Colombie-Britannique à une époque où les pensionnats autochtones existaient toujours. Je n’étais pas consciente de leur existence puisque je vivais dans la forêt. Mais quand je visitais la communauté, je remarquais qu’il n’y avait pas beaucoup d’enfants. Lorsque j’étais enfant, j’étais très curieuse et sociable, je regardais toujours les bulletins de nouvelles — ils étaient diffusés en noir et blanc à l’époque. Je le sais, je dévoile mon âge en disant cela ! Toutefois, je me souviens avoir vu, à l’âge de cinq ans, ce que je croyais être des fantômes faisant subir de mauvaises choses à des personnes aux États-Unis — Ces fantômes étaient en fait des membres costumés du Ku Klux Klan.
Puisque j’avais seulement cinq ans et que c’était plutôt troublant, j’ai demandé à ma mère : « Qu’est-ce que les personnes ont fait de mal ? Pourquoi ces personnes habillées de blanc sont-elles autant fâchées ? Que se passe-t-il ? » Ma mère m’a fait comprendre très clairement que les personnes persécutées n’avaient rien à se reprocher. Lorsque nous allions en ville, je posais des questions aux personnes que je croisais à ce sujet, puisque j’ai toujours aimé parler. Je parlais sans cesse aux gens. Puis, je me souviens que la plupart des personnes dans la ville étaient d’avis que ce qui se passait au sud de la frontière était horrible. Toutefois, ce sont ces mêmes personnes qui disaient que les « Indiens » comme moi allaient devenir des ivrognes qui profitent de l’aide sociale. Je me sentais indignée et limitée par cette injustice — mes rêves étaient beaucoup plus grands que cela ! Je ne pouvais pas concevoir que ces personnes pouvaient reconnaître de telles injustices tout en entretenant les pires préjugés dans la même phrase.
Je ne le savais pas à ce moment, mais j’assistais aux répercussions des pensionnats autochtones, visibles dans ma famille et ma communauté, ainsi qu’aux traumatismes qui ont mené aux dépendances. Des membres de notre famille étaient des vétérans de la Deuxième Guerre mondiale. Parce qu’ils ont combattu pour le Canada, ils ont perdu leur statut d’indien. Vous perdiez votre statut si vous étiez à l’extérieur de votre communauté pendant quatre ans. Ils ont servi pendant tout ce temps et, lorsqu’ils sont revenus, ils n’avaient pas accès aux services de soutien pour les vétérans. Donc, tout cela se passait autour de moi, mais lorsque vous êtes enfant, vous ne le comprenez pas vraiment. Cependant, vous sentez et vous savez que, dans ce monde, être qui vous êtes n’est pas acceptable, et qu’il existe des barrières entre vos rêves et la façon dont les autres vous perçoivent. J’ai ressenti cette injustice tout au long de ma vie.
À quel moment avez-vous compris que le combat contre cette injustice deviendrait l’œuvre de votre vie ?
Je suis devenue intervenante à la protection de la jeunesse à l’âge de 21 ans, et j’ai vu tous ces enfants des Premières Nations être soumis à des placements par les services de protection de l’enfance. Je me suis dit à moi-même : « Il faut exercer de la pression sur certaines personnes afin que les enfants puissent vivre dans de meilleures conditions. J’étais prête à faire ça. Cependant, plusieurs situations subies par les familles sont complètement hors de leur contrôle. »
Je crois que la discrimination devient normalisée lorsque vous y êtes confronté constamment. Nous savions que certaines de ces communautés n’avaient pas accès à l’eau potable. Nous savions que les communautés n’ont accès à aucun service de soutien en santé mentale. Nous savions qu’elles vivaient parfois dans des espaces sans électricité, avec de surcroît les traumatismes liés aux pensionnats autochtones, mais nous devions les soumettre aux mêmes critères que ceux que nous appliquions aux communautés blanches. Je ne sentais pas que c’était juste. J’ai œuvré sur la première ligne pendant 15 ans. Pendant ce temps, l’injustice que je ressentais s’est accentuée, puisque j’ai vu ce que vivaient les enfants qui grandissaient dans le service de protection de l’enfance.
J’étais certaine de deux choses. Premièrement, quelqu’un devait agir pour exposer cette injustice. Et deuxièmement, je n’étais absolument pas la bonne personne pour faire cela. J’étais convaincue qu’il existait une personne plus intelligente que moi, plus préparée que moi. J’étais également terrifiée à l’idée de parler en public. Donc, je me disais que j’allais attendre qu’une personne apparaisse pour faire le travail et que j’allais faire une petite différence à ma manière. Par contre, lorsque j’ai réalisé que cela ne fonctionnerait pas, j’ai commencé à marcher vers la lumière, comme le dirait Patrick Overton, et je priais afin de pouvoir évoluer sur une base solide. Pour apprendre enfin à voler.
Pouvez-vous nous parler de certaines inégalités qui touchaient et qui continuent de toucher la jeunesse autochtone et leurs communautés ?
Une des raisons pour lesquelles autant de familles n’ont pas accès aux services de base, et je ne parle même pas de l’accès à une éducation adéquate, est le fait que le gouvernement fédéral a financé les services publics aux Premières Nations, tandis que les provinces fournissaient les mêmes services au reste de la population selon des standards beaucoup plus élevés. La Loi sur les Indiens, qui est toujours en vigueur, détermine qui le gouvernement fédéral considère comme un « Indien » et qui ne l’est pas. Ce régime très raciste a mené à des inégalités dans les services publics. Lorsque j’ai commencé à travailler à l’échelle nationale, j’étais très naïve. Je croyais que nous allions nous entretenir avec le gouvernement des inégalités documentées, nuisibles aux enfants et aux familles, et qu’il serait en mesure de régler les problèmes, car nous allions leur offrir des solutions. J’ai travaillé sur deux rapports pendant environ dix ans avant de réaliser quelque chose d’important : le gouvernement connaissait déjà les problèmes.
Il connaissait l’existence de ces inégalités. Il savait qu’il amenait plus d’enfants à être confiés aux soins de l’État et aux pensionnats autochtones. Le gouvernement a choisi de discriminer. Donc, c’est à ce moment que nous avons opté pour une autre tactique, et cette tactique était d’amener le gouvernement canadien devant les tribunaux, aux côtés de l’Assemblée des Premières Nations. En l’espace de 30 jours, le Canada a répondu en coupant l’entièreté du financement de la Société de soutien à l’enfance et à la famille des Premières Nations. Depuis ce moment, nous sommes financés de manière indépendante. C’était en 2007.
Le gouvernement vous a également espionnés, est-ce bien exact ?
Oui ! Ils ont mis fin à notre financement et nous ne sommes pas disparus, ce qui est un exploit unique. Toutes ces organisations autochtones sont financées par le gouvernement fédéral, leur stratégie était donc de couper votre financement afin que vous disparaissiez ? Lorsque cela n’a pas fonctionné avec nous, ils ont présenté toutes ces requêtes pour tenter d’annuler notre poursuite. Ils invoquaient des détails techniques, mais cela ne fonctionnait pas non plus. Donc, vers 2009, pendant environ trois ou quatre ans, ils m’ont mise sous filature pour tenter de trouver un élément qui aurait pu se retourner contre nous.
Comme je le disais à mes amis à l’époque, après être passée par dessus cette horrible épreuve en me disant : « je ne peux pas croire qu’ils me suivent », j’étais quelque peu gênée. Je disais : « Ma vie est tellement ennuyante, ils m’ont suivie pendant quatre ans et n’ont rien pu trouver ! » C’est drôle, n’est-ce pas ? Je ne sais pas. J’aurais aimé avoir quelque chose de croustillant à raconter, que ma vie soit un peu plus intéressante, mais elle ne l’est pas. Dans tous les cas, nous avons porté l’affaire devant les tribunaux, j’ai gagné la cause et reçu 20 000 $, que j’ai donné en entier aux causes des enfants, puisque ce n’est pas une question d’argent pour moi. Il s’agit de défendre les droits des militants en faveur des droits de la personne, de pouvoir amener le Canada devant les tribunaux, de façon légitime, afin d’exposer tous ses dénis de justice. Je ne souhaitais pas que de telles représailles soient tolérées.
Vous avez obtenu de nombreuses victoires devant les tribunaux à travers les années, incluant une importante décision en 2016 devant le Tribunal canadien des droits de la personne. Est-ce que ces victoires et l’attention portée aux problèmes autochtones ont mené à des changements ?
En 2016, nous avons effectivement eu une victoire importante lorsque le Tribunal a écrit que les enfants autochtones étaient effectivement discriminés. Mais à ce moment, le Canada ne s’est pas conformé ni amendé. Nous avons donc eu recours à 22 ordonnances de non-conformité depuis ce temps, et nous sommes toujours dans une poursuite judiciaire active. Donc, l’histoire continue de s’écrire. Le véritable espoir réside dans toute l’attention que cela apporte, et la pression subséquente qui est mise sur le gouvernement pour qu’il agisse.
Nous avons lancé une campagne nommée Être témoin grâce à laquelle nous publions tous les documents de la Cour. Nous invitons aussi le public à assister aux auditions du tribunal, lui qui a été tenu dans l’obscurité au sujet du traitement réservé aux peuples autochtones. Jusqu’en 2012, nous devions contingenter le nombres de places disponibles à cause du nombre important d’enfants de l’école secondaire qui voulaient voir ce que le Canada faisait.
Cela a permis de créer une génération chez qui la discrimination n’est pas normalisée. Les personnes voient clairement ce qui se passe et elles s’attendent à mieux. La pression exercée par la population a également permis d’obtenir des milliards de dollars, pour la première fois de l’histoire du pays, afin que les familles autochtones demeurent ensemble plutôt que séparées. Nous avons obtenu de l’argent pour les enfants grâce au principe de Jordan, qui veut assurer la non-discrimination dans les autres services publics.
Qu’est-ce que ce soutien représente pour une famille ou un enfant ?
Cela veut tout dire. Par exemple, les enfants peuvent avoir accès à des fauteuils roulants. Des choses de base qui leur étaient refusées auparavant. Les enfants peuvent avoir des lunettes afin qu’ils puissent lire à l’école et réussir. Les enfants atteints du trouble du spectre de l’autisme peuvent avoir accès aux services de soutien appropriés. Parfois, il est question de pouvoir donner aux enfants les médicaments dont ils ont besoin. Nous avons d’ailleurs aidé une famille la semaine dernière, une famille qui a passé les derniers jours sacrés de la vie de son enfant auprès lui, et la famille a eu besoin d’aide afin de vivre sans tracas ce moment important. Nous voyons de plus en plus de familles qui demeurent ensemble, et plus d’enfants qui sont réunis avec leur famille de façon sécuritaire. Toutefois, tellement de traumatismes ont été causés par le Canada. La rédemption ne se fera pas en un claquement de doigts. C’est une vraie lueur d’espoir.
Ce sont des exemples de ce que nous avons réussi à accomplir collectivement, mais il existe encore de nombreuses inégalités dans la prestation d’autres services publics. Une communauté autochtone sur six n’a pas accès à l’eau potable. Seulement 35 % des Premières Nations ont accès à l’internet haute vitesse. Je suis donc impliquée avec comme objectif l’égalité complète, pas seulement pour quelques services. Je crois que ces enfants en valent la peine. Je crois également que ce pays ne peut pas se permettre de discriminer en fonction de la race l’accès des enfants aux services publics.
Pourrions-nous revenir en arrière quelques instants et discuter franchement des pensionnats autochtones ? À l’attention de ceux qui ne savent pas, répondons aux questions : qui sont-ils et quel est leur héritage ?
Je vais commencer à partir de 1492, au tout début d’une période nommée : « La Grande extinction ». Dans les 100 années qui ont suivi l’année 1492, les chercheurs estiment que le taux de mortalité chez les peuples autochtones des Amériques était de 90 % — 90 % des personnes sont décédées. 10 % des personnes autochtones ont survécu. Vous pouvez vous imaginer le portrait de la situation. Nous avons passé à travers une pandémie pendant laquelle nous avons perdu plusieurs vies sacrées ; imaginez toutefois l’ampleur de cette perte. Cela a permis à la mentalité colonisatrice de s’installer confortablement. Cela et les autres politiques d’assimilation des gouvernements du Canada et des États-Unis. Les gouvernements ont malgré tout fait face à plusieurs formes de résistance au XIXe siècle, et ils ont pensé qu’une façon de contrôler « L’Indien » serait de contrôler son enfant. Ils ne nous déclareront pas la guerre si nous avons leurs enfants — c’était la stratégie officielle du gouvernement canadien.
Ils ont donc créé des pensionnats autochtones inspirés des prisons militaires américaines. De part et d’autre de la frontière, les garçons autochtones étaient séparés des filles. On attribuait aux enfants des numéros pour remplacer leurs noms. La malnutrition, les horaires rigoureux et une servitude propre au système carcéral faisaient partie du quotidien des enfants autochtones. Les pensionnats autochtones ont existé au Canada entre 1870 et 1996.
Trop souvent pendant cette période, ils séparaient les enfants de leur famille par la force. Donc si vous aviez des enfants, les autorités venaient les chercher. Je dis toujours que lorsque j’avais quatre ans, je cueillais des pommes de pin dans la forêt. Je ne savais pas que les blancs me cherchaient, puisque s’ils m’avaient trouvée, ils m’auraient prise. Ils n’auraient même pas averti mes parents. Ils m’auraient amenée dans un de ces pensionnats. Et ces pensionnats… C’était terrorisant. Les enfants étaient battus s’ils parlaient dans leur langue. Ils étaient battus s’ils n’étaient pas en mesure de parler en français ou en anglais immédiatement. Ils n’avaient pas le droit de contacter leur famille. Si leur famille leur envoyait quelque chose, c’était confisqué. Tous leurs vêtements étaient confisqués.
Les pensionnats autochtones ont une longue et horrible histoire. De nombreuses personnes portent encore aujourd’hui les stigmates de cette histoire douloureuse. Plusieurs enfants ont été agressés sexuellement. Plusieurs sont décédés de causes qui auraient pu être évitées, d’abus, de maltraitance et de meurtre. Et cela, au vu et au su de tous. Des personnes provenant d’un peu partout ont sonné l’alarme tout au long de cette période. Des personnes, comme des chasseurs qui trouvaient des enfants gelés à mort, sonnaient l’alarme. Les rapports allaient dans les mains du clergé ou du gouvernement fédéral, puis dans le vide. C’est la raison pour laquelle l’engagement du public est si important encore aujourd’hui.
Bientôt aura lieu la Journée nationale de la vérité et de la réconciliation, le 30 septembre. Vous avez énormément parlé de la vérité. Pouvez-vous nous parler du rôle de la réconciliation dans ce que vous faites ?
Je ne pense pas qu’il est possible d’obtenir la réconciliation avant d’obtenir justice. Cela signifie de remédier aux inégalités actuelles. À mon avis, la meilleure excuse est le changement de son comportement. J’ai entendu beaucoup d’excuses superficielles. « Désolé de vous avoir fait subir tout cela. » Puis, les personnes reproduisent les mêmes comportements. Nous ne pouvons pas accepter que cela continue ainsi. Pas maintenant. Pas pour les petits-enfants des survivants des pensionnats autochtones. Nous devons faire beaucoup mieux pour ces enfants et pour les survivants.
Pour moi, l’histoire appartient à ceux qui la vivent dans le présent. Nous devons tirer des leçons de l’histoire afin de régler les injustices contemporaines que nous voyons encore, comme les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées ou les communautés qui n’ont pas accès à l’eau potable. Nous devons montrer à nos élus que cela nous préoccupe et que nous n’allons pas seulement écouter leurs promesses ; nous allons regarder de près les actions qu’ils entreprendront pour régler ces problèmes.
Pouvez-vous nous parler de votre organisation, la société de soutien à l’enfance et à la famille des Premières Nations, et du travail que vous faites ?
Je suis très fière de faire partie de cette merveilleuse équipe. L’organisation a été créée en 1999 par des survivants des pensionnats et des aînés.
Nous basons toutes nos actions de justice sociale sur l’amour, la vérité et la justice. Nous enseignons et parrainons les personnes afin de les engager dans la création d’une société dans laquelle les enfants des Premières Nations n’ont pas à guérir des traumatismes de leur enfance et les enfants non autochtones n’ont pas à s’excuser. Nous travaillons pour obtenir ce type de société. Tout ce que nous offrons est gratuit, puisque contrairement à d’autres organisations qui ont des frais d’adhésion et des choses comme cela, nous voulons nous assurer que vous pouvez apprendre à faire une différence, peu importe votre revenu. Nous souhaitons obtenir votre compassion plutôt que votre portefeuille.
Vous travaillez dans ce sens depuis si longtemps — Il doit y avoir eu des moments de découragement. Que voyez-vous pendant ces périodes ? Qu’est-ce qui vous donne l’énergie et l’optimisme nécessaires pour continuer à avancer ?
Les enfants sont les détenteurs de leurs rêves. Je crois que si je peux travailler avec des enfants, des enfants qui ne sont pas autochtones, des enfants de toutes les diversités — Je souhaite simplement qu’ils grandissent en étant fiers de leur héritage, n’est-ce pas ? Je veux qu’ils soient fiers de leur héritage, car lorsqu’ils sont fiers des personnes qu’ils sont, ils comprennent pourquoi notre culture est si importante pour nous. Nous sommes avec eux et avec les enfants des Premières Nations, nous créons des amitiés et des relations afin qu’ils puissent grandir sans avoir à surmonter la différence, mais en célébrant la différence.
Que pouvons-nous faire pour aider ce mouvement et défendre la jeunesse autochtone ?
La première chose à faire serait d’être à l’avant-plan lors de la prochaine élection et demander aux candidats ce qu’ils comptent faire pour résoudre les inégalités vécues par les peuples autochtones. Pas seulement ici au Canada, mais aux États-Unis également. La deuxième chose que vous pouvez faire est d’aller sur notre site Web et trouver l’article « seven free ways you can make a difference ». La troisième chose à faire serait de lire toutes les ressources géniales mises à votre disposition sur notre site Web. Il existe de la documentation pour les enfants afin de vous aider à apprendre en famille.
Quels événements à venir aimeriez-vous promouvoir ?
La Journée du chandail orange, qui a lieu le 30 septembre, sera un événement génial. Le choix de la couleur orange a été fait à cause d’une petite fille qui a été dans un pensionnat autochtone avec le chandail orange que sa grand-mère lui avait fait. Et les autorités lui ont enlevé à la première occasion. Les enfants avaient avec eux leur toutou préféré ou leur couverture, et les pensionnats leur ont confisqué toutes ces choses. C’est la raison pour laquelle nous portons des chandails orange.
L’Assemblée des sept générations aura lieu cette même journée. Un groupe de jeunes des Premières Nations racontera les histoires de résistance des Métis et des Inuits, et ils offriront une visite à la population canadienne. Nous présenterons une plaque commémorative pour « The Story of a National Crime », un livre écrit il y a un siècle qui raconte les atroces conditions de vie des pensionnats autochtones.
Puis, nous montrerons au public les manchettes des journaux de cette époque. Lorsque le rapport a été publié, on voyait dans les manchettes des titres comme : « Manque total de soins de santé de base » et « Les enfants tombent comme des mouches ». C’était sur les premières pages des journaux canadiens. Nous pourrons dire, « Voyez, dire que les personnes de l’époque n’étaient pas au fait de ce qui se passait est totalement faux. » En tant que nation, nous avons occulté toutes ces personnes qui ont dénoncé ces traitements inacceptables afin de pouvoir nous consoler en disant « Personne ne le savait. Nous avons fait tout ce que nous avons pu. »
De cette logique vient une question claire : « Avez-vous vu les manchettes d’aujourd’hui sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées ? Donc, qu’allez-vous faire ? » Lorsqu’il n’y a plus de manchettes, il n’y a plus d’enfants. C’est la leçon de notre histoire. C’est la raison derrière la Journée du chandail orange. Le gouvernement canadien connaissait le traitement infligé aux enfants dans ces pensionnats, et il a choisi de les laisser mourir. Donc, nous allons proposer des actions pour aider la cause des femmes autochtones disparues et assassinées, pour soutenir la jeunesse autochtone, pour combattre les inégalités et pour prendre soin du territoire. Le 30 septembre sera une journée magnifique à Ottawa et tout le monde est invité à se joindre à nous pour mieux connaître notre peuple, son histoire et son avenir.