Le Groupe d’intervention pour la sécurité de la collectivité et l’industrie (C-IRG) est une unité peu connue de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) qui opère en grande partie dans le secret, réduisant brutalement au silence les défenseurs de la terre autochtones en Colombie-Britannique pour le compte de grandes sociétés d’extraction de ressources.
Il a été créé en 2017 en Colombie-Britannique pour protéger les projets de pipelines Trans Mountain Expansion (TMX) et Coastal GasLink (CGL) de la résistance autochtone.
Depuis, le GISCI s’est étendu à toute la Colombie-Britannique, mais sa mission reste la même : réprimer violemment la résistance autochtone, arrêter toute personne qui s’oppose à l’extraction des ressources, expulser les peuples autochtones de leurs propres territoires et ouvrir la voie aux profits des grandes entreprises.
Réduire au silence la liberté d’expression
Les sociétés minières, de forage et forestières, soutenues par le gouvernement, ciblent et exploitent depuis longtemps les terres, les eaux et les ressources autochtones. Les défenseurs de la terre autochtones ont, à juste titre, résisté à cette exploitation — par des recours juridiques, des manifestations et des actions militantes — mettant souvent leur corps en danger pour protéger les lieux qu’ils considèrent comme leur foyer depuis des milliers d’années.
Pour les sociétés d’extraction des ressources, les efforts déployés par les populations autochtones pour faire valoir leurs droits, accéder à leurs terres et maintenir leurs pratiques culturelles ne sont guère plus qu’une complication gênante qui les empêche d’obtenir ce qu’elles recherchent, soit de l’argent, beaucoup d’argent. La création du GISCI est la preuve que le gouvernement est d’accord.
Lorsque les défenseurs de la terre ont récemment tenté d’empêcher les bûcherons de détruire des centaines d’hectares d’arbres vieux de 2 000 ans à Fairy Creek, sur l’île de Vancouver, le GISCI a procédé à près de 1 200 arrestations sur une période de huit mois, transformant Fairy Creek en la plus grande action de désobéissance civile de l’histoire du Canada (presque toutes les accusations ont été retirées ou rejetées par la suite). Malgré les violations répétées de leurs droits, les manifestants autochtones continuent de lutter pour la protection de leurs terres.
Preuves d’abus et d’actes de violence choquants
Fairy Creek n’est qu’un exemple parmi d’autres de ce que le GISCI est prêt à faire pour réduire au silence les défenseurs de la terre et obéir aux ordres des entreprises d’extraction des ressources.
En fait, une enquête menée par APTN News en juin 2022 a fait état de près de 500 allégations contre le GISCI, notamment des « actes d’intimidation, de torture, de brutalité, de harcèlement, de racisme, de vol, de destruction de biens, de détention arbitraire, d’inhumanité, de mensonge et de tromperie ».
La Commission civile d’examen et de traitement des plaintes (CCETP) fédérale procède actuellement à un « examen systémique » du GISCI. C’est une bonne nouvelle, mais le GISCI pourra continuer à brutaliser les défenseurs de la terre pendant que l’examen se poursuit, ce qui pourrait prendre des années. Des rapports indiquent déjà que l’examen a été retardé en raison de la lenteur de la GRC à remettre les documents demandés.
Violations des droits et de la souveraineté des populations autochtones
La question la plus importante, à laquelle de nombreux élus ne veulent pas répondre, est de savoir pourquoi ces projets d’exploitation minière, de forage et forestière peuvent être mis en œuvre sans le consentement des communautés autochtones. Et au-delà, pourquoi le GISCI est-il autorisé à pénétrer sur le territoire autochtone, à brutaliser les populations autochtones et à les expulser de leurs terres par la force?
Les droits des populations autochtones doivent être protégés par la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones (DNUDPA) et par la Loi sur la Déclaration des droits des peuples autochtones de la Colombie-Britannique (« Declaration on the Rights of Indigenous People Act »). En fait, dans le nord de la Colombie-Britannique, où il est très actif, le GISCI permet à l’industrie d’enfreindre les décisions de la Cour suprême qui confèrent l’autorité aux dirigeants autochtones.
Depuis de nombreuses années, les communautés autochtones de la Colombie-Britannique ont clairement fait savoir que les entreprises ne pouvaient pas violer leur souveraineté en extrayant des ressources sur leurs terres sans leur consentement. La répression des manifestations pacifiques par le GISCI constitue une violation flagrante du droit international et national.
À qui revient la responsabilité?
Il n’y a pas de limites au budget de fonctionnement, à la taille ou à la compétence du GISCI. On ne sait même pas combien de personnes travaillent pour l’unité. Les agents du GISCI couvrent systématiquement leur visage et leur insigne en public.
On estime que le gouvernement a dépensé au moins 86 millions de dollars pour le GISCI depuis sa création, mais son budget est resté très secret. Par exemple, des millions de dollars d’argent des contribuables, vaguement destinés à la « police rurale », sont versés au GISCI.
Est-ce que c’est à cela que ressemble la réconciliation?
Le gouvernement s’est engagé à rétablir les relations avec les communautés autochtones. Les fonctionnaires aiment se vanter des progrès qu’ils ont accomplis pour répondre aux 94 appels à l’action de la Commission de vérité et réconciliation.
Voici notre question : Donner carte blanche au GISCI, une unité secrète de la police nationale, pour faire taire violemment les manifestations pacifiques et expulser les populations autochtones de leurs propres terres, est-ce vraiment là un exemple de réconciliation?
Démantelez le GISCI!
Le GISCI viole les droits des populations autochtones et ne devrait en aucun cas être autorisé à opérer pendant que ses tactiques inhumaines font l’objet d’un examen.
Mettez immédiatement un terme à la violence exercée contre les défenseurs de la terre autochtones. Signez cette pétition et demandez à vos élus de dissoudre le GISCI dès aujourd’hui.